La Hard Rescues est de retour!!

Après Point Zero en 2013 et Mausolée en 2015, le troisième opus de la trilogie d’Antoine Tracqui vient de sortir! Et une nouvelle fois l’auteur frappe très fort.

Pour tous ceux qui aiment les thrillers survitaminés, à l’échelle internationale, c’est par ici!

Oubliez les blockbusters américains et autres James Bond! Si vous voulez de l’action, Antoine Tracqui et l’équipe de la Hard Rescues vont vous en donner pour votre argent!

Comme j’en parlais il y a quelques mois pour les (excellentes) éditions Critic, je vous propose cette petite vidéo non masquée:

Gaël

Inconstance des souvenirs tropicaux

Inconstance-des-souvenirs-tropicaux

Voici un livre au charme fou qui porte en lui un mystère et une femme foncièrement attachante.
Il existe des zones d’ombre(s) dans nos vies et Nathalie Peyrebonne s’attache à éclairer la sienne d’une lumière nouvelle. Avec une sincérité et une fraicheur dépaysantes, me voilà partie dans une savoureuse quête liée aux souvenirs d’enfance.

Avant de débuter son roman, Peyrebonne cite Homère et Simone de Beauvoir et, il est vrai que « L’Odyssée d’une jeune fille rangée » aurait pu en être le sous-titre.
Notre femme est à Paris, Paris-gris, Paris-triste, Paris-pluie, Paris-nostalgie. Elle met en forme des textes publicitaires et peint toujours un peu les mêmes tableaux : une nature luxuriante et une ombre fugace placée sur un côté de la toile, ne se posant pas la question de ces redites plasticiennes.
Sa famille est loin, géographiquement ou non, elle est divorcée, mère de deux enfants, mais libre, imparfaite… et heureuse.

Au milieu des touches colorées, notre narratrice se souvient et nous fait toucher avec délice à cette partie d’enfance, sorte de paradis perdu. Car, lorsqu’elle avait sept ans, ce fut le grand chamboulement, le départ pour le Costa Rica, son havre de mémoire ensoleillée, son « petit-pays-je-t’aime-beaucoup », en compagnie du frère, du père et de la mère, couple moyen sans histoire, une mutation ou quelque chose comme cela.

J’y ai lu les us et coutume du coin pour une petite blanche débarquée, les jeux à la Robinson, le sable blanc, les perroquets, les amitiés, Diego, le cheval blanc, le mari de la poule contre le grand cèdre, et un épisode de Fluocaril qui me fit remonter un souvenir de petits pieds nus courant sur un parquet froid, fagotés dans nos pyjamas, à filer dans la salle de bain commune de la colonie de vacances, pour y goûter les saveurs pomme, fraise, banane de notre galaxie de dentifrices. Le monde de l’enfance, ce monde des réminiscences extraordinaires, voilà comment Nathalie Peyrebonne vous attache le cœur à son histoire.

Puis il y a « Ce » soir où notre héroïne regarde nonchalamment une émission portant sur l’histoire de la SDECE (le brontosaure de la DGSE) et du contre-espionnage français. Et là un visage se pose sur l’écran : Jean-Loup. Un Jean-Loup qu’elle connaissait de son enfance costaricaine, comme un bon tonton. Jean-Loup un espion…c’est comme une détonation dans son univers où tout le schéma familial bienheureux des tropiques se délite. Il y a anguille sous roche ou noix de coco sous la manguier, c’est vous qui voyez.

Avec un sens certain de la construction, Peyrebonne nous entraîne dans l’effet kaléidoscopique des souvenirs. Mais quelle forme a donc la vérité? Notre héroïne enquête, nous apprend des choses sur « petit pays », sur le sens des évènements. J’étais avec elle, en pleine empathie et petit à petit les ombres devinrent des formes plus concrètes.
Voici un roman auquel on s’attache, louvoyant entre enquête familiale et quête flamboyante, sur ce que l’on a été et ce que l’on est devenu, loin de tout pathos et même avec cette pointe de fantaisie tout à fait bienvenue.
Coco au ❤️

Fanny.

L’étoile du nord de D.B. John

L’étoile du Nord de D.B. John (éd. Les Arènes) – 22.00 €

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Voici ce qu’écrivait le journaliste Yann Rousseau dans Les Echos le 27 octobre 2017: « L’histoire est à peine croyable. Pendant plusieurs années, le régime nord-coréen a fait enlever des centaines de ressortissants de pays voisins, afin de former ses espions aux langues et aux cultures étrangères ou pour voler des identités. Aujourd’hui encore, les familles les recherchent. »

C’est dans ce contexte que se situe ce passionnant roman de l’auteur britannique D.B. John. Un thriller d’espionnage (même si le terme est un peu réducteur) dans lequel se croisent trois destins, entre les États-Unis et la Corée du Nord.

Une immersion très réaliste au cœur d’un pays dont on sait peu de choses. Le tension est palpable tout au long du roman, et montera crescendo jusqu’à l’oppression… et l’effroi.

Fascinant!

Gaël

Cartel

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Cartel, Don Winslow, Le Seuil, 718 pages, paru le 08.09.2016, 23.50 euros

En 2007, paraissait en France La Griffe du Chien, de Don Winslow. Enorme claque à l’époque que ce roman exceptionnel mêlant thriller et espionnage.

Un agent des renseignements américains, Art Keller, de retour du Vietnam, déclare la guerre à une famille de narcotrafiquants mexicains, les Barrera. Une guerre sans merci, violente, sanglante, pour tenter de juguler l’un des trafics les plus juteux au monde.

Magistral, monumental, tout comme cette suite qui vient de paraître aux éditions du Seuil : Cartel. Une nouvelle guerre s’annonce…Certaines choses changent, d’autres pas.

Gaël

La Femme qui avait perdu son âme

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La Femme qui avait perdu son âme de Bob Shacochis (Ed. Gallmeister, 800p, 28€)

 

Impressionnant! Il n’y a pas d’autre mot. La Femme qui avait perdu son âme est un livre comme il y en a peu. Bob Shacochis empreinte aux multiples genres littéraires pour donner à ce roman une épaisseur rare.

Roman (géo)politique, roman d’amour, roman historique, d’espionnage, psychologique, de filiation… Un roman total!

Haïti à la fin des années 90. Une femme est assassinée. Que s’est-il réellement passé? Qui était-elle?

Les 200 premières pages du roman demanderont au lecteur une attention particulière car la situation en Haïti à cette époque (et encore maintenant je pense) est d’une complexité orchestrée, c’en est presque burlesque, mais cet effort sera récompensé car l’intrigue n’en deviendra alors que plus passionnante.

Remarquable!

Gaël

Apnée

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« C’est une expérience étrange que de pouvoir mesurer sa vengeance. Ce n’est pas donné à tout le monde. Il y a tellement d’injustices sur Terre dont personne n’est responsable. Tellement d’injustices que nous sommes forcés d’accepter. »

Attention: grand roman d’espionnage en vue! Et c’est du grand art : une tension  permanente, des personnages troubles, une héroïne poursuivie, un contexte international qui vous emporte de Damas à Stockholm, en passant par les Etats-Unis et l’Irak, bref, j’ai été littéralement happée par ce roman chorale qui oscille entre passé et présent, entre violence et rédemption, entre mensonge et culpabilité. Joakim Zander m’a tenu en « Apnée » – ouiiii c’est faciiiile mais le titre est terriblement bien choisi pour un polar… haletant, huhu –  et cette sombre histoire est menée d’une main de maître. Génial!

« Apnée » de Joakim Zander – Actes Sud – 22,80 euros –

Fanny