Depuis un petit temps, je faisais défiler des textes sur Gerta Taro, et rien en accroche. Puis là : Regarder de Serge Mestre. Un portrait complètement addictif d’une femme qui n’avait ni sa langue, ni ses yeux dans sa poche ; une aventurière de la vie, une grande amoureuse, bien avant Robert Capa, ce même homme qui lui appris le métier de photographe reporter.
Mestre, avec un style vif et « partageur », nous fait directement rentrer dans l’action. Le rythme est aussi dense que son personnage.
Nous sommes en 33, à Leipzig, Gerta Pohorylle est arrêtée et soumise à la question par une brute nationale-socialiste. Ses frères ont jetés des tracts du haut d’un grand magasin, appelant à la résistance. La fratrie ne fait pas dans la demie mesure. Et c’est à partir de ce moment là que l’auteur décide de révéler toute la personnalité de Gerta : flamboyante, féminine, féministe, résistante, amante, provocatrice, animée par ce désir profond de vivre intensément.
Regarder est un roman qui surgit et vous explose entre les mains. J’ai parcouru ses pages comme un feuilleton, ça se bouscule, s’entrechoque, s’évoque avec ce ressenti d’être dans l’urgence, de côtoyer, de braver, d’être au front.
Voici un portrait flamboyant, éblouissant, une très belle réussite littéraire !
Fanny.